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Cette étude, consacrée à la rénovation énergétique basse consommation des copropriétés françaises, met en lumière les enjeux stratégiques, les avancées techniques et les défis à surmonter dans le cadre des objectifs nationaux de neutralité carbone d’ici 2050. Ce secteur, à la croisée des impératifs environnementaux, économiques et sociaux, constitue un levier essentiel pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et améliorer la performance énergétique du parc bâti.
Avec une consommation énergétique réduite de 57 % en moyenne et une nette diminution des émissions de CO2, les rénovations à basse consommation des copropriétés démontrent leur efficacité. Les interventions prioritaires, comme l’amélioration de l’isolation thermique de l’enveloppe, l’installation de systèmes correctement dimensionnés et entretenus, ainsi que le remplacement et/ou la décarbonation des systèmes énergétiques, attestent du potentiel d’économies d’énergie significatives. Cependant, la faible proportion des rénovations globales, représentant seulement 13 % des projets récents, souligne l’urgence d’une intensification des efforts.
Les freins identifiés, qu’ils soient d’ordre technique, économique ou décisionnel, complexifient la mise en œuvre de ces rénovations ambitieuses. Les contraintes liées à la diversité des profils des copropriétaires, aux caractéristiques des bâtiments et à la fragmentation des financements appellent à des solutions adaptées et intégrées. L’accompagnement des parties prenantes, la mobilisation accrue des dispositifs financiers tels que MaPrimeRénov’ Copropriété, et l’alignement sur les exigences du label BBC Effinergie rénovation sont autant de leviers pour surmonter ces obstacles.
En parallèle, l’analyse révèle l’importance cruciale d’avoir une vision globale du projet de rénovation.
Les défauts, constatés sur le terrain, notamment dans le traitement de certains ponts thermiques, la ventilation ou les systèmes de chauffage, bien qu’identifiés, persistent et impactent les performances attendues. Ces constats renforcent la nécessité d’une formation accrue des acteurs et d’un suivi technique renforcé pour garantir la qualité des rénovations.
Enfin, l’étude ouvre des perspectives prometteuses. Une massification des rénovations énergétiques performantes est envisageable, à condition de multiplier les financements, d’intensifier les incitations publiques, de capitaliser les bonnes pratiques opérationnelles déployées sur les territoires, et d’encourager la collaboration entre les acteurs. Ces efforts, combinés à une sensibilisation continue des occupants et/ou propriétaires, permettront d’accélérer la transition énergétique tout en assurant la pérennité des bâtiments et une amélioration significative du confort des habitants.
En conclusion, la rénovation énergétique des copropriétés représente une opportunité majeure pour atteindre les objectifs climatiques, tout en répondant aux enjeux de justice sociale et de valorisation patrimoniale. Pour réussir, il est impératif d’adopter une approche systémique et pragmatique, en alignant moyens financiers, innovations techniques et mobilisation des parties prenantes sur un objectif commun : un habitat durable et performant.
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Depuis 1974, des réglementations encadrent la consommation énergétique des bâtiments avec, en 2022, l'intégration dans la RE2020 d'indicateurs d'impact sur le changement climatique. Les outils et moteurs de calcul actuels ne répondant plus aux défis contemporains, le projet CIBLE avait pour objectif de définir l’écosystème pour le futur moteur national de référence d’écoconception du bâtiment pour accompagner l’ensemble des acteurs du bâtiment dans leurs besoins et usages de la simulation (réglementaire ou non) sur les 15 ans qui suivront sa mise en service.
Le CSTB, en partenariat avec l’Alliance HQE-GBC et le Collectif Effinergie, a coordonné le projet CIBLE, avec le soutien de la Direction de l’Habitat, de l’Urbanisme et du Paysage (DHUP) et le financement de l’ADEME. Ce cahier des prescriptions pour le futur moteur a été élaboré avec la contribution des professionnels de l’ensemble de la filière construction et immobilier (bureaux d’études, éditeurs de logiciels, associations, acteurs de la recherche, immobilier, énergéticiens, usagers du bâtiment, etc.) mobilisé pendant les deux années du projet CIBLE.
Grâce à une importante phase de concertation, le projet CIBLE a posé les bases du moteur de calcul de demain pour l’évaluation de la performance des bâtiments
Le projet s’est ancré sur une démarche fortement collaborative. La contribution des acteurs volontaires, au travers notamment d’entretiens et ateliers thématiques, a permis, dans un premier temps, d’élaborer le cahier des charges qui recense leurs besoins et leurs idées. En réponse à ce cahier des charges partagé et ambitieux, le cahier des prescriptions techniques du futur moteur de calcul, appelé COLIBRI, a été élaboré. Ce dernier couvre des aspects scientifiques, techniques, organisationnels, de modèle économique et de diffusion, permettant l'interopérabilité, l'efficacité et la pérennité du moteur de demain, ainsi que sa transparence et son appropriation par le plus grand nombre. Il propose que le moteur de calcul repose sur une architecture modulaire et open source robuste et des spécifications techniques capables de répondre à une grande diversité de cas d’usage (neuf, existant, réglementaire ou conception libre) ainsi qu’à des enjeux environnementaux élargis (adaptation au changement climatique, QAI, économie circulaire, eau…). Les choix techniques ont été testés au travers d’une implémentation informatique proof-of-concept prête à accueillir les futurs modules de calcul.
Ce n’est en effet que le début de l’histoire, il reste à développer et à intégrer ces modules dans un moteur de calcul COLIBRI consolidé. Il est probable que les premiers développements du moteur COLIBRI soient alimentés et poussés par la nécessité de préparer les méthodes de calcul réglementaire de demain. Le travail sur cette version réglementaire servira ainsi de base au futur moteur COLIBRI et pourrait, après plusieurs mois, aboutir à une première version opensource. Cette version initiale ouvrira dès lors la voie à un développement collaboratif de modules par d’autres acteurs, hors cadre réglementaire, permettant ainsi une utilisation communautaire élargie, en accord avec les besoins remontés dans le projet CIBLE.
L’ambition est que COLIBRI devienne une référence en France, voire en Europe, et qu’il soit utilisé dans une large variété d’applications liées à la conception, à la rénovation et au diagnostic des bâtiments. L’objectif est d’accompagner les acteurs du secteur à relever les défis futurs en matière de performance énergétique et environnementale.
En savoir plus :
- Le replay du webinaire de présentation du cahier des prescriptions
- Le support de présentation du webinaire de présentation du cahier des prescriptions
- Le cahier des prescriptions
- Annexe : le PoC
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L’association Amorce, le réseau Cler, Dervyn Conseil, Dorémi, le Collectif Effinergie, le Groupement du Mur Manteau, Knauf Insulation, l’association négaWatt, l’institut négaWatt, et Rénovons ont réalisé un travail de co-construction inédit, visant à formuler, dans le cadre des travaux sur la programmation pluriannuelle de l’énergie notamment, de nouvelles propositions de normes minimales de performance énergétique (MEPS) à même d’accélérer le rythme des travaux de rénovation performante.
Ces propositions se fondent d’abord sur le fait que, pour garantir l’atteinte de l’objectif fixé par la directive sur la performance énergétique des bâtiments (DPEB) révisée en avril 2024, environ 30 millions de résidences principales sont à rénover en 25 ans en France à la classe A du DPE, avec production de leurs besoins énergétiques résiduels sur site ou à proximité si techniquement possible. Il faudrait ainsi rénover de manière performante près de 1,2 million de logements par an en moyenne.
Cette proposition est également issue d’un constat : la France est en retard sur ses objectifs de rénovations performantes : 66 000 « rénovations d’ampleur » ont été réalisées avec MaPrimeRénov’ en 2022 alors qu’il faudrait passer de 200 000 en 2024 à plus de 700 000 par an en 2030, selon le secrétariat général à la planification écologique (SGPE).
Pour relever ce défi, une dizaine d’acteurs spécialisés, associations et entreprises, se sont réunis pour co-construire ensemble des propositions, rassemblées dans une note de positionnement destinée aux décideurs politiques.
Les propositions pour accélérer le rythme des rénovations performantes
- Proposition n°1 : Systématiser la rénovation performante au moment de la mutation des maisons individuelles
- Proposition n°2 : Faire respecter l’obligation d’isolation adossée au ravalement de façade ou la réfection des toitures en y couplant la rénovation performante des copropriétés
- Proposition n°3 : Introduire une obligation progressive de rénovation performante des logements sociaux
- Proposition n°4 : Systématiser la rénovation performante au moment de la mutation des bâtiments collectifs en monopropriété
Les conditions de réussite
Si les propositions formulées ci-dessus permettraient d’avancer vers l’atteinte des objectifs de rénovation fixés par les pouvoirs publics, une réflexion quant aux conditions de leur acceptabilité, et donc de leur succès, doit néanmoins être menée. Celle-ci doit notamment porter sur les facteurs exogènes qui, trop souvent, freinent la dynamique des travaux de rénovation. En ce sens, le collectif a agrémenté ces propositions de mesures d’accompagnement à même de sécuriser les ménages, les entreprises du bâtiment, les diagnostiqueurs, ou les accompagnateurs dans leur application.
" Chez Knauf Insulation, nous sommes convaincus que la transposition de la nouvelle directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments représente une opportunité majeure pour la France. Elle permet non seulement de concrétiser ses ambitions environnementales, mais aussi de renforcer la cohérence de sa politique publique tout en accélérant la mise en œuvre de son plan de rénovation énergétique. Cette note reflète notre engagement commun à garantir une transposition juste et efficace, tout en soutenant des objectifs climatiques européen ambitieux. Ensemble, faisons de l’efficacité énergétique un levier essentiel de la décarbonation des bâtiments, au bénéfice de tous. " Charlotte le Droumaguet, responsable affaires publiques France chez Knauf Insulation
" La seule logique d’incitation ne permettra pas d’atteindre les objectifs européens pour le secteur du bâtiment. La politique publique de rénovation énergétique doit marcher sur deux jambes, en prévoyant également de déclencher les travaux lors de faits générateurs bien précis, comme le permettrait l’entrée en vigueur de ces propositions. En appliquant ces mesures, ainsi qu’en veillant à leur acceptabilité par les ménages, nous ferions un grand pas vers l’atteinte de ces objectifs." Etienne Charbit, Responsable de projets Europe - réseau Cler
" La directive européenne sur la performance énergétique des bâtiments doit permettre à la France de rattraper son retard en termes de rénovation énergétique. Pour autant, notre pays reste peu ambitieux sur la question des logements. Les travaux menés par AMORCE au sein du collectif Rénovons visent donc à anticiper la transposition de cette directive dans le droit français, de manière à mettre en place une politique ambitieuse en matière de rénovation performante des logements. " Maxime Scheffler, Chargé de mission Maîtrise de l’Energie - AMORCE
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- Télécharger la note collective : ici
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Au lendemain d’une recomposition politique et à l’aube d’un débat parlementaire sur le projet de loi de finances 2025, le secteur du bâtiment est suspendu aux premières annonces du gouvernement (simplification du DPE, adaptation du calendrier d’interdiction de mise en location des passoires thermiques, révision du coefficient de conversion énergie primaire/finale de l’électricité,, assouplissement de la Zan, …) et aux arbitrages économiques dans un contexte de réduction des dépenses publiques.
Dans sa dernière note de conjoncture publiée le 17 septembre 2024, la Fédération Française du Bâtiment dépeint un secteur du bâtiment en grande difficulté, notamment dans le secteur de la construction avec des baisses des mises en chantier (-13,4%) et des permis de construire (-9,9%) concomitantes avec une flambée des taux de crédits immobiliers (+3 points entre 2022 et 2024) limitant l’accès à l’emprunt et une augmentation des prix des matériaux. En parallèle, le 2 octobre 2024, le Commissariat général au développement durable (CGDD) a rappelé dans sa dernière publication que la « rénovation des logements est la meilleure manière de limiter leur consommation d’énergie, …, afin d’atteindre les objectifs de neutralité carbone ». Il cite le label BBC-Effinergie rénovation comme une assurance « d’atteindre les objectifs portés par le Gouvernement en matière d’énergie ». En écho, un collectif d’acteurs , dont l’association Effinergie, a appelé les pouvoirs publics à cibler les rénovations globales dans MaPrimeRénov’ en 2025.
Dans ce contexte, l’Observatoire BBC présente la dynamique des labels Effinergie au troisième 2024.
La construction Effinergie à faible impact énergétique et environnemental :
- Dans un marché de la construction en crise, le label Effinergie RE2020 enregistre une augmentation de 14% du nombre de demandes par rapport au trimestre précédent.
Le nouveau label BBC Effinergie rénovation se déploie sur les territoires
- Depuis le 1er janvier 2024, plus de 12 600 logements, répartis sur près de 170 bâtiments, visent les exigences du nouveau label BBC Effinergie rénovation. A ce stade, 78% des demandes concernent des opérations de logements collectifs, loin devant les rénovations de logements groupés (16%).
- Dans le secteur tertiaire, 12 projets se sont engagés dans ce nouveau label depuis le 1er janvier 2024.
- Au total, près de 188 000 logements ont été livrés et certifiés depuis le lancement du label en 2009, représentant 47% des 400 000 logements engagés dans une rénovation basse consommation – les autres projets étant en cours de rénovation.
Les actualités de l’Observatoire BBC :
- Les travaux de l’Observatoire BBC sont cités en référence au sein du rapport sur « L’évaluation de l’adéquation et l’efficacité des outils au service de la rénovation énergétique des bâtiments du secteur tertiaire marchand » publié par l’Inspection Générale de l'Environnement et du Développement Durable (IGEDD) en septembre 2024.
- L’étude sur la rénovation basse consommation des copropriétés, présentée lors du salon Rénov’acteurs, sera disponible sur le site de l’Observatoire BBC courant octobre.
En savoir plus :
- Consulter et télécharger le tableau de bord en cliquant sur le lien
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Le label Effinergie RE2020 vise à redéfinir le bâtiment à énergie positive (BEPOS) en se positionnement en complément de la RE2020. Ce label, disponible depuis le 1er septembre 2022 pour les bâtiments résidentiels, est désormais ouvert aux bâtiments de bureau et d’enseignement primaire et secondaire. En complément du renforcement de certains indicateurs réglementaires, des exigences propres à Effinergie sont proposées pour valoriser les bâtiments les plus performants et les maitres d’ouvrage s’engageant vers le BEPOS.
A la suite de l’entrée en vigueur de la réglementation environnementale RE2020, le Collectif Effinergie continue de jouer un rôle majeur pour la performance énergétique et environnementale des bâtiments en France en proposant aux professionnels d’inscrire leurs projets dans une trajectoire compatible avec la neutralité carbone à 2050.
En étendant le champ d’application de ses règles techniques pour le label Effinergie RE2020 aux bâtiments de bureau et d’enseignement primaire et secondaire, le Collectif Effinergie propose ainsi aux maîtres d'ouvrage de valoriser les constructions neuves performantes en garantissant la conformité du projet aux exigences réglementaires, mais également en dépassant cette réglementation pour cadrer une définition du bâtiment à énergie positive et offrir des performances optimisées en termes d'énergie et d'impact environnemental. Les projets labélisés permettront également d’alimenter le nécessaire retour d’expérience sur les bâtiments à énergie positive, à travers l’Observatoire BBC, et de contribuer à l’évolution des futures réglementations.
Le Bâtiment à énergie positive au cœur du label Effinergie RE2020
Sur le volet énergie, le label anticipe les exigences réglementaires sur l’indicateur Bbio pour les bâtiments de bureau et exige la qualification des bureaux d’étude. Deux niveaux de bâtiments à énergie positive sont proposés dans le label : BEPOS Effinergie RE2020 et BEPOS+ Effinergie RE2020. Le premier niveau impose que la production d'énergie sur site compense au moins une partie de la consommation du bâtiment, tandis que le second exige que la production sur site soit plus importante que la consommation non renouvelable. L'ambition est également de consommer mieux et pour se faire de recourir aux énergies renouvelables consommées au meilleur moment. L'autoconsommation d'énergie produite à l’échelle du projet labellisé est encouragée pour optimiser les ressources. La notion de flexibilité énergétique du bâtiment est également abordée à travers l'indicateur Goflex, utilisé à des fins pédagogiques, qui permet de connaître le gisement de flexibilité du bâtiment.
Le confort d’été est également pris en compte, avec l’indicateur réglementaire DH qui est largement diminué excepté pour les zones H2d et H3.
Outre l'énergie, l'impact carbone des bâtiments est également pris en compte avec une anticipation des seuils réglementaires de l’indicateur Icénergie. Sur ce volet également, la qualification des bureaux d’étude est exigée et de la pédagogie est faite sur la notion de cohérence des calculs ACV.
Pour garantir les performances, des mesures de perméabilité à l’air doivent être effectuées, en plus de contrôles et mesures sur les systèmes de ventilation.
Le label Effinergie RE2020, en s'adaptant à la nouvelle réglementation et en anticipant les exigences futures, devient un outil indispensable pour concevoir les bâtiments de demain.
Le label Effinergie RE2020 pour les bâtiments de bureau et d’enseignement primaire et secondaire est disponible auprès de deux organismes certificateurs ayant conventionnés avec Effinergie : CERTIVEA et Prestaterre Certifications.
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A la demande du ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, de la ministre de la Transition énergétique et de la ministre déléguée, chargée des Petites et moyennes entreprises, du Commerce, de l'Artisanat et du Tourisme, le Conseil Général de l'Economie a réalisé une évaluaiton de l'adéquation et l'efficacité des outils au service de la rénovation énergétique des bâtiments du secteur tertiaire marchand.
Sollicité dans le cadre de cette étude, les ratios économiques et les retours d'expériences de l'Observatoire BBC sont mentionnés à plusieurs reprises valorisant l'expertise de cet outil porté par l'association Effinergie depuis 2009.
Pour en savoir plus:
- Identifier les grands enseignements - La synthèse de l'étude
- Consulter le rapport publié par le Conseil Général de l'Economie
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A la suite de la publication de l’étude Logements-Bouilloires : l’État reste de glace de la Fondation Abbé Pierre, et alors que fut enregistré au mois de juillet un double record de chaleur à l’échelle planétaire, le collectif Rénovons alerte à son tour sur la faible prise en compte du confort d’été des occupants dans les politiques publiques de rénovation énergétique des bâtiments.
Le rapport du GIEC de 2022 indique qu'à l'horizon 2050 : “des vagues de chaleur pourraient survenir trois années sur quatre, et durer de mai à octobre (contre mi-juin à mi-septembre actuellement)”. L’ADEME estime que même dans l’éventualité du respect des engagements climatiques, 26 à 27 % du parc immobilier serait exposé à des vagues de chaleur avec un risque estimé “très important” (et de 61 à 65 % dans le pire des scénarios) ,alors qu’en 2020, aucune surface n’était considérée comme telle.
L’ADEME pointe également, dans une étude de juin 2023 , qu’en l’absence de mesures d’adaptation (isolation performante, ventilation, protections solaires), une majeure partie des bâtiments de villes comme Paris ou Nîmes sera inadaptée au dérèglement climatique et qu’à partir de 2050, la seule action sur l’enveloppe sera insuffisante pour garantir l’habitabilité de l’intégralité des bâtiments se situant dans le périmètre de l’étude.
Accélérer la rénovation énergétique performante des logements
À l’aune de ces perspectives et de la mise en lumière par la Fondation Abbé Pierre des conséquences d’ores et déjà dévastatrices de ces vagues de chaleur sur la population (5000 décès dus à la chaleur en 2023, dont 1500 pendant les canicules) , il est urgent de massifier les travaux de rénovation énergétique performants des bâtiments au niveau « BBC Rénovation » qui intègrent la prise en compte du confort d’été des occupants.
Si la dynamique de la rénovation globale et par étape est bonne (+ 61 % au premier semestre 2024 par rapport au premier semestre 2023)5 , elle reste encore insuffisante eu égard aux objectifs et au danger que représente l’attentisme en la matière, tant pour le climat que pour les ménages.
En outre, l’installation d’équipements de climatisation, souvent présentée comme une solution pour limiter la chaleur dans les bâtiments, n’est pas efficace énergétiquement et tend à augmenter les factures des ménages. Celle-ci ne peut, par conséquent, pas être la seule solution à la limitation de la chaleur dans les bâtiments. Les solutions passives doivent être privilégiées et, si nécessaire, en association avec les solutions de refroidissement actives les plus performantes.
Adopter une loi de programmation de la rénovation performante des bâtiments incluant l'habitabilité d'été
C’est pourquoi le collectif Rénovons demande au prochain Gouvernement d’adopter une loi de programmation de la rénovation performante des bâtiments et des quartiers, intégrant pleinement les critères de l’habitabilité d’été des logements (isolation thermique performante, installation de protections solaires et de vitrages à contrôle solaire, ventilation adéquate, couleurs claires pour les murs, brasseur d’air…) et la réduction des îlots de chaleur en milieu urbain (végétalisation, désimperméabilisation des sols, ombrage des voies piétonnes, brumisation, réseaux d’eau glacée urbains, etc).
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La méthode QSE (Qualité Sanitaire et Énergétique des rénovations), développée par le CSTB dans le cadre du projet QUARTER, issu du programme Profeel, permet d'évaluer, simplement et à coût abordable, la performance globale "énergie-santé-confort" des bâtiments avant et/ou après rénovation pour les bâtiments à usage d'habitation, d'enseignement et de bureaux.
La méthode QSE se concentre sur trois aspects principaux : la consommation d'énergie, la qualité de l'air intérieur et le confort des occupants.
Cette méthode à destination des collectivités, bureaux d’études, gestionnaires de parc de bâtiments, bailleurs sociaux, maîtres d’ouvrages et assistants à maîtrise d’ouvrage est un outil d’aide à la décision. Elle ne se substitue en aucun cas aux méthodes utilisées dans le cadre de la surveillance réglementaire de la qualité de l’air intérieur ni aux diagnostics approfondis réalisés par des experts avec des moyens techniques et scientifiques spécifiques.
Le bureau d'études Inddigo, un des 4 organismes volontaires déployant la méthode QSE dans le cadre du projet QUARTET a fait part de son retour d'expérience à l'occasion de l'évaluation de la performance globale d'un bâtiment d'habitation collective de Nantes Métropole Habitat. Découvrez en vidéo ce retour d'expérience avec Charline Dematteo, ingénieure Santé Environnement chez Inddigo.
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Dans son Avis d’expert sur la rénovation performante des logements publié en mai 2024, l’ADEME recommande de privilégier une approche globale (6 postes traités et leurs interfaces) et multicritères (patrimoniale, santé, sécurité des occupants, réemploi, gestion de l’eau, …) en ciblant le niveau BBC rénovation afin de répondre aux objectifs climatiques à l’horizon 2050. Elle rappelle que la rénovation performante est une rénovation bas carbone, et que l’isolation est le « levier qui apporte le plus de gain carbone sur 50 ans, devant le changement de moyen de chauffage ». Elle rappelle que la faisabilité technique de ces rénovations performantes n’est plus à démontrer mais que les enjeux demeurent l’adaptation et l’accélération du marché pour réaliser 600 000 à 700 000 rénovations performantes par an pour être aux objectifs en 2050. Face à ce défi, l’ADEME évalue que les investissements dans la rénovation énergétique doivent doubler pour atteindre 40 milliards par an et être fléchés vers la rénovation performante, tout en formant 170 000 à 250 000 Equivalent Temps Plein supplémentaires. Elle propose concrètement d’agir sur la formation des professionnels, la qualité de l’accompagnement des ménages et du contrôle des travaux, le développement de la garantie de performance post travaux, le développement d’une offre de financement agile, et la capacité des politiques publiques à orienter l’offre et la demande vers la rénovation performante. Cité à plusieurs reprises (études sur la rénovation basse consommation, tableau de bord, …) dans cette publication, l’Observatoire BBC conforte son positionnement d’expert auprès de l’ADEME et plus largement auprès de la filière du bâtiment.
Dans ce contexte, l’Observatoire BBC présente la dynamique des labels Effinergie au premier semestre 2024.
Près de 400 000 logements engagés dans une rénovation basse consommation en France :
- Un réel succès pour les labels BBC Effinergie rénovation lancés en 2009.Un réel succès pour les labels BBC Effinergie rénovation lancés en 2009.
Le nouveau label BBC Effinergie rénovation :
- Depuis le 1er janvier 2024, 8 100 logements, répartis sur une centaine d’opérations, visent les exigences du nouveau label BBC Effinergie rénovation. Depuis le 1er janvier 2024, 8 100 logements, répartis sur une centaine d’opérations, visent les exigences du nouveau label BBC Effinergie rénovation.
- Ces projets sont principalement des rénovations de logements collectifs (74%) mais des logements groupés (20%) et des maisons individuelles sont également concernés par ce label.
- A noter que près des deux tiers de ces rénovations visent une rénovation globale réalisée en une étape – les autres projets s’inscrivant dans une feuille de route à moyen terme en ciblant le niveau BBC Effinergie rénovation - première étape.
- Dans le secteur tertiaire, les premiers dépôts de demande de labélisation ont été enregistrés sur ce second trimestre 2024. Ils concernent quatre bureaux, un gymnase, un commerce et cinq bâtiments d’éducation (maison de la petite enfance, collège, crèche, …). A l’exception d’un projet de grand surface (36 980 m²), les dix autres projets ciblent plutôt des locaux de taille petite (n=4 < 500 m²) ou intermédiaire (n=6 avec une surface comprise entre 500 m² et 3 000 m²). Enfin, 64% de ces projets sont portés par une maîtrise d’ouvrage publique, résultat spécifique à ce label car la maîtrise d’ouvrage privée soutient historiquement très majoritairement (84% des opérations) la rénovation basse consommation en France.
La construction Effinergie à faible impact énergétique et environnemental :
- Près de 4 000 logements déjà engagés dans le label Effinergie RE2020.
Les actualités de l’Observatoire BBC :
- L’Observatoire BBC publie sur son site internet un retour d’expérience (www.observatoirebbc.org), co-réalisé, avec le CEREMA, qui vise à répondre à la question suivante : une rénovation basse consommation en tertiaire permet-elle d’atteindre les exigences du Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET), et si oui, en réalisant quels travaux et pour quel coût ?
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- Consulter et télécharger le tableau de bord : ici
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Une rénovation basse consommation (BBC) en tertiaire permet-elle d’atteindre les exigences du Dispositif Eco Energie Tertiaire (DEET), et si oui, en réalisant quels travaux et pour quel coût ?
Effinergie et le Cerema ont coproduit une étude, pour répondre à cette question et accompagner les techniciens, maitres d’œuvre et maitres d’ouvrages dans l'élaboration de plans de rénovation énergétique ambitieux
Après avoir introduit le contexte réglementaire et précisé le lien entre une rénovation BBC et les objectifs du DEET, le profil des rénovations BBC dans le secteur tertiaire est caractérisé en présentant les solutions techniques mises en œuvre et les performances atteintes après travaux grâce à plus de 300 projets étudiés par l’Observatoire BBC. L’étude s’attache également à présenter une méthodologie permettant de projeter les rénovations BBC dans la feuille de route du DEET avant de proposer une analyse économique avec une évaluation des montants à prévoir pour réaliser une rénovation BBC ou pour atteindre les différents paliers du DEET.
Une étude pour comprendre et agir
En France, le secteur du bâtiment consomme 47 % de l’énergie annuelle et émet 17 % des gaz à effet de serre. Pour relever ces défis, la loi ELAN a mis en place le DEET, qui impose aux bâtiments tertiaires de plus de 1 000 m² de réduire leur consommation énergétique de 40 % d’ici 2030, 50 % d’ici 2040 et 60 % d’ici 2050, ou de respecter des objectifs de consommation en valeur absolue selon leur d’activité, l’implantation et l’intensité d’usage du bâtiment.
Les principaux enseignements : Les rénovations BBC, une solution alignée avec les objectifs du dispositif éco-énergie tertiaire
Parmi les points saillants, l’étude démontre que les rénovations BBC, avec leur approche globale, permettent une réduction significative des émissions de GES et des consommations énergétiques en ciblant en priorité des travaux sur l’enveloppe du bâtiment. Ces rénovations globales permettent d’atteindre les objectifs du DEET en valeur absolue à l’horizon 2030 et 62 % des bureaux rénovés BBC respectent les exigences de 2030 en valeur relative. En réalité, une conformité plus élevée peut être espérée puisque les résultats obtenus dans cette étude ne prennent pas en considération toutes les actions qui peuvent être mises en place sur les usages et en exploitation afin de réduire davantage les consommations énergétiques post-travaux.
L’étude montre également qu’il faut investir en moyenne, 300 €/m² pour atteindre l’objectif 2030, 500 €/m² pour l’objectif 2040 et 600 €/m² pour l’objectif 2050 dans les travaux de rénovation énergétique.
Cette étude, considérée comme un document de référence dans le domaine de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires, fournit des clés pour comprendre les enjeux de ce secteur, caractériser les rénovations BBC au travers de nombreux indicateurs technico-économiques, et agir au quotidien en élaborant des rénovations ambitieuses.
Téléchargez l’étude gratuitement : ici